mardi 29 juin 2010

L'origine dumal

PLAN DETAILLE

I- LE MAL COMME UNE REALITE QUI S’IMPOSE A L’HOMME

1- Le mal entant que punition divine

2- Le mal comme fusion de l’âme d’avec le corps

II- L’HOMME COMME RESPONSABLE DU MAL

1- Le mal dépend de l’opinion que nous nous faisons

2- Le mal est intelligible

3- Dieu et l’homme créateur du mal

4- La valeur que nous donnons à nos actions

III- LE MAL EST A COMBATTRE ET NON A COMPRENDRE

1-Le mal est une réalité existentielle

2- Le mal : entrave à l’exercice de la raison

3-L’urgence pour l’homme de réagir face à cette menace pour l’humanité

INTRODUCTION

Le bien et le mal sont des questions relatives à la morale. E t celle-ci a pour but de rechercher le bien être humain qui dépend des fins que nous devons choisir et poursuivre. Lesquelles fins déterminent la moralité ou non de nos actions. C’est ce souci qu’à l’homme de faire bien qui l’amène à distinguer le bien du mal. Le mal est-il subit ou commis par l’homme ? Existe-t-il le mal ? Quelle est son origine ? Doit-on chercher à le comprendre ou à le combattre ? Et à comprendre la provenance de ce dernier. Ce qui fait problème dans ce sujet c’est l’origine du mal. Résoudre un tel problème revient d’abord à montrer que l’origine du mal est métaphysique d’après Ricœur et Plotin, ensuite, qu’il dépend de l’homme c’est pourquoi celui-ci peut le catalyser ou le combattre.

I- LE MAL COMME UNE REALITE QUI S’IMPOSE A L’HOMME

Certains idéalistes pensent que le mal est une réalité qui s’impose à l’homme. Qu’il subit et partant que c’est une fatalité pour lui. C’est le même sillage de ces penseurs que s’inscrivent Plotin et Ricœur.

1- Le mal est une punition

Paul Ricœur part du mythe adamique pour démontrer l’origine du mal. D’après lui le mal tire son essence du pêché originel. A partir du moment où l’homme a voulu s’affirmer comme sujet libre. En outrepassant les recommandations de Dieu. Ce mythe met en exergue diverses formes de mythe :

Ø Il est étiologique dans la mesure où il stipule que le mal viendrait du premier homme qui serait au fondement de l’humanité et à Paul Ricœur de dire : « le mythe étiologique rapporte l’origine du mal à un ancêtre de l’humanité actuelle dont la condition est homogène à la nôtre »[1]. Egalement nous pouvons voir un aspect totémique.

Ø Totémique dans la mesure où le serpent serait aussi l’une des sources du mal. Autrement dit c’est le fait qu’Adam ait décidé d’écouter sa femme par l’intermédiaire d’Eve, sa femme, que nous subissons le mal « il est remarquable que le mythe adamique ne réussit pas à concentrer et à résorber l’origine du mal dans la seule figure d’un homme primordial »[2]. Cependant quoique ce mythe veille de temps en temps jeter le dévolu soit sur le serpent soit sur le premier homme ; il reste qu’il est anthropologique en ce sens que le mal n’a de sens que par rapport à l’homme : Adam et Eve. « Il fait de l’homme un commencement du mal au sein d’une création qui a déjà son commencement absolu dans l’acte du créateur »[3]. Seulement nous devons nous garder de penser que tout mythe de l’homme primordial est adamique. Parce que chacun des autres types mythiques ne constitue pas une origine propre du mal. Mais le point de vue de Ricœur ne satisfait pas celui de Plotin qui situe plutôt le mal dans la matière et non plus dans l’homme.

2- Le mal comme fusion de l’âme avec le corps

Pour sa part, Plotin pense que la matière est à l’origine du mal. En montrant que l’âme se caractérise par une double nature. Elle participe à la fois de l’intelligible et du sensible : « il est nécessaire pour l’âme d’être dans l’intelligible, mais il est nécessaire avec la nature qu’elle a, qu’elle participe à l’être sensible »[4]. Le mal vient donc de l’union de l’âme avec le corps. Lequel est le siège du vice, des désirs, des passions, déplaisirs qui entrainent l’homme vers le bas. Cette vision plotinienne est similaire à celle de Platon qui fait du monde sensible le mal et du monde intelligible le lieu par excellence du Bien. Pour ces auteurs, l’âme devient souillée lorsqu’elle entre en contact avec le corps qui l’empêche de s’épanouir pleinement. La matière est donc à l’origine du mal parce que c’est un non être. Ce point de vue de Plotin stipule que l’âme n’est pas mauvaise en elle-même, mais elle le devient au contact de la matière qui est obstacle à la contemplation. Et Plotin peut alors dire : « c’est donc la matière qui est le principe du mal ou le mal en soi, l’absence complète du bien : la matière n’a même pas l’être qui lui permettrait d’avoir part au bien ; si on dit qu’elle est, c’est par équivoque; la vérité ; c’est qu’elle est un non être »[5].

De ce qui précède nous avons vu que le mal ne dépend pas de l’homme parce qu’il est extérieur à lui. Cependant soutenir un tel point de vu n’est-il pas dangereux pour l’homme dans la mesure où on serait en train de déresponsabiliser l’homme et partant de dire qu’il ne peut pas lutter contre le mal ?

II- L’HOMME COMME RESPONSABLE DU MAL

1- Le mal dépend de l’opinion que nous nous faisons

Pour Cicéron, le mal est la cause qui produit le chagrin dans l’âme, Comme elle produit la maladie dans le corps. Cette cause nous vient de deux choses : l’opinion et les passions. Ces dernières étant de quatre ordres divisées en deux couples. L’un se situant dans le plaisir accompagné de transport : le trouble vient de l’opinion des biens. Et l’autre dans la crainte et le chagrin : de l’opinion des maux. Dans la logique cicéronienne le mal vient du fait que nous distinguons le mal et le bien. Ceci veut également dire que l’individu juge une action bonne ou mauvaise par rapport à l’opinion qu’il se fait du bien et du mal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le mal et le bien sont très souvent relatifs par rapport aux individus. Et dans ce sens, il contre certains rationalistes pour qui le mal est quelque chose de figée. Aussi, il ne s’accorde pas avec l’idée de « juste mesure » ou de « médiété » proposé par Aristote dans Ethique à Nicomaque. Qui consiste à fuir les excès pour le milieu. Et est la caractéristique principale de l’homme bon, sage et vertueux : « être vertueux, c’est être capable de ressentir les sentiments de plaisir et de peine ; au moment opportun, dans les cas et à l’égard des personnes qui viennent, pour les raisons et la façon qu’il faut ». Platon ne dit pas autre chose quand dans la République, il propose aux médecins de la cité de faire toujours « le convenable », et de choisir « le juste milieu » dans la prise des décisions. Or pour Cicéron, le mal c’est le mal. Il ne saurait donc avoir un mal qui n’affecte pas l’âme ou le corps si moindre soit-il. Aussi, sa logique, cette thèse de mesure est absurde dans la mesure où il définit les émotions et les passions comme les maladies de l’âme : « toute passion est nécessairement excessive. Il peut ne y avoir de mesure dans le vice, l’âme troublée et agitée ne pouvant se modérer l’analogie qui se construit dans les tusculanes entre les maladies de l’âme et les maladies du corps sert à montrer qu’un mal, même modéré, reste un mal »[6].

La définition des passions de Cicéron est voisine à cette de Zénon pour qui «la passion est un mouvement de l’âme déraisonnable et contraire à la nature, ou bien une inclination exagérée »[7]. Seulement, ce qu’il y a lieu de remarquer c’est que Cicéron va au-delà des conceptions stoïciennes qui s’attèlent simplement à définir les passions, en oubliant de proposer des remèdes à l’âme et les moyens pour y remédier et l’empêcher d’être troublée. Pour résoudre un ce problème il s’appuie sur le précepte adressé par Galien à Glaucon ; dans de la Méthode thérapeutique : «il est vain de parler des traitements ou de chercher les remèdes avant d’avoir complètement considéré les causes »[8]. D’après ce précepte, il faut voir dans les passions l’origine de nos souffrances morales, c’est en même temps se donne les moyens de combattre le mal. Il ressort donc de ce propos que toutes les passions sont en notre pouvoir, dans la mesure où elles dépendantes de notre jugement et de notre volonté. Et Cicéron conclut alors que « si la souffrance ne vient pas de nature des choses, mais du jugement ou de l’opinion que nous avons concernant les biens et les maux, alors il suffit d’agir sur notre propre jugement, par une réflexion prolongée, en prenant conscience du caractère trompeur de l’opinion, pour supprimer l’affection »[9]. En un mot, pour mettre fin à une passion il faut lui opposer la raison. Le mal est considéré par Cicéron comme une réalité temporelle.

2- Le mal est intelligible

Kant part d’un constat sur l’expérience du mal qu’il trouve incontestable « que le monde est mauvais, c’est là une plainte aussi ancienne que l’histoire ». Même s’il est convaincu de l’existence du mal moral, il admet cependant que ce principe est indémontrable par la raison. Puisque celle-ci coure le risque de tomber dans les contradictions. Ce n’est donc pas l’expérience du mal qui l’intéresse. Mais c’est le fait de montrer qu’il y a dans la nature humaine une « disposition originelle du bien », c’est la conscience morale juge infaillible du bien et du mal qui fait la moralité de nos actions et aussi un « penchant du mal » c’est-à-dire un fondement subjectif de l’inclination du mal. Et ce fondement subjectif se rapporte à la liberté de l’homme qui est la marque ce dernier est responsable de ses actions. Kant pense que le mal est radical en ce sens qu’il a une origine rationnelle et non temporelle. Ceci revient aussi à dire que le mal ne vient pas des passions ou de toute autre réalité sensible mais du libre arbitre de l’homme à outre passer les principes moraux inscrits en lui. Autrement dit à l’obéissance de la loi morale. L’auteur de la religion dans les limites de la simple raison, condamne donc la conception du mal conçu par ses prédécesseurs à l’instar de Platon, Plotin, Descartes pour ne citer que ceux-là qui situent le mal dans le non-être, c’est-à-dire la matière ou le sensible. Bien plus, Kant « refuse de faire des passions ou des inclinations naturelles l’origine du mal. Celles-ci, dit-il, n’ont même pas de rapport avec le mal: elles sont au contraire ce qui donne la possibilité à l’intention vertueuse »[10]. L’homme commet le mal de façon volontaire et non pas parce qu’il est déterminé par des causes extérieures à lui. C’est dans le même sens qu’à la suite de Kant, Sartre pense que l’homme est une vacuité, un vide d’être. L’intériorité de la conscience n’a pas besoin d’un support pour exister. La pensée est autonome. Et partant il revient à l’homme de choisir de faire le bien ou le mal. Sartre remet donc ainsi en cause les doctrines qui suppriment la perspective du sujet fondateur: Nietzsche, Freud, Foucault. Pour Sartre l’homme n’a pas une nature mais une existence. Et exister suppose pour lui :

Ø Etre dans le monde

Ø Agir dans le monde et être engagé dans le monde

Et c’est précisément parce que l’homme agit dans le monde; que l’homme agit dans le monde que le mal est commis par l’individu. Kant pense alors que même si on arrivait à reconsidérer le mythe adamique ce n’est que comme une faute morale et le commandement divin comme une loi morale dont Adam aurait été conscient mais dont il aurait décidé de s’excepter il peut alors dire « l’action mauvaise doit être jugée indépendamment des causes naturelles qui ont agi sur l’homme ou sa conduite antérieure, car il est de son devoir de se rendre meilleur »[11]. Kant pense donc que ce sont les lois que nous, entant qu’être rationnels, nous donnons à nous-mêmes qui régulent notre conduite, dans la mesure où elles engagent la nature rationnelle de chacun d’entre nous.

3- Dieu est aussi responsable du mal que l’homme

La réflexion de Schelling dépasse le cadre éthique qui consiste à s’interroger sur l’origine du mal ou la réflexion sur le mal, ou encore les raisons qui font préférer un acte mauvais à un acte vertueux. Pour s’intéresser davantage au système du monde et la manière dont surgit dans notre univers un pouvoir le mal, pouvoir que Schelling définit comme «l’essence, même de la liberté humaine, et qui doit nous éclairer sur la nature paradoxale de l’humanité »[12]. C’est en sens que cette conception est une véritable avancée par rapport à celles qui l’on précédée.

Tout comme Kant, il pense que le mal a une origine rationnelle et non sensible comme c’est le cas chez Plotin et Cicéron. Cependant, il ne met pas seulement en cause le sujet agissant; mais la nature dans son ensemble ainsi que la pensée raisonnante. Et d’après lui, c’est cela même le socle de tout système philosophique y compris le sien. Schelling s’oppose à l’idéalisme parce que ce dernier ne fournit d’un côté que le concept le plus général de la liberté, et de l’autre il reconnait la liberté de l’homme mais renonce à rendre cette existence effective compatible avec l’idée d’un être omni parfait. Or le concept réel et vivant de la liberté est celui d’un pouvoir du bien et du mal. Et c’est précisément où réside la plus profonde difficulté de toute doctrine de la liberté qui repose sur le concept d’immanence. L’alternative est en effet la suivante « accorde-t-on qu’il y a un mal effectif, il devient alors inévitable de poser également le mal dans la substance infinie ou la volonté originaire elle même ; détruisant par là même complètement le concept d’un être le concept d’un être omni parfait; ou bien il faudra nier en quelque façon la réalité du mal, mais disparait du même coup le concept réel de liberté »[13]. Il semble donc impossible de faire tenir ensemble la systématicité d’une part, et le concept réel de liberté compris comme pouvoir du bien et du mal. Sartre s’inscrit dans le même sillage que Schelling lorsqu’il pense « qu’il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir »[14]. Dans la logique sartrienne, on ne peut pas parler d’une nature humaine, mais d’une existence qui implique la liberté et la négation d’un être transcendant.

Aussi, la volonté de comprendre le mal à partir de l’immanence des choses en Dieu conduit Schelling à remettre en cause l’hypothèse du panthéisme. Dans ce sens que si toute chose vient de Dieu même le mal vient de Dieu. Ce qui fausse le postulat de Dieu comme être parfait et les différentes solutions qui ont été élaborées pour rendre compatible le mal et le système. Il pense que les solutions évoquées dans cet extrait échouent toutes parce qu’elles conçoivent la coexistence du mal et de Dieu comme fondement de toute chose ; ce qui est paradoxal. Bien plus, invoquer le libre arbitre humain pour déresponsabiliser Dieu n’est pas une solution satisfaisante puisque si Dieu permet le mal, s’il n’empêche pas à l’homme de faire un mauvais usage de son libre arbitre, il devient coauteur du mal. De même nier la réalité du mal, chercher une échappatoire dans la négation de l’effectivité du mal comme le fait Spinoza ne résout pas non plus l’énigme du mal. C’est pourquoi Schelling pense que si l’on veut concevoir le mal en son être le plus propre, l’intégrer au système et rendre enfin possible un système de liberté, il faut non seulement accepter de dire que :

- Dieu est quelque chose de plus réel qu’un simple ordre moral du monde

- que le mal est une irruption qui peut ébranler ce qui existe et qui fait partie de la propre intériorité de Dieu.

Cependant, accepter du même coup que la possibilité du mal en l’homme n’est pas simplement une propriété ou une caractéristique de son agir mais ce qui constitue son essence d’être humain singulier.

4- La valeur que nous donnons à nos actions

Avec Nietzsche, le problème de l’origine du mal devient celui de l’origine des valeurs de Bien et Mal. Il s’agit pour lui de se demander d’une part qu’elle origine nous devons attribuer à nos idées de bien et de mal, et de s’interroger d’autre part, sur la valeur à attribuer à ces jugements. Cette nouvelle problématique est développée dans Humain trop humain et son aboutissement dans La Généalogie de la morale. Il pense que la réalisation d’un tel projet passe par la méthode généalogique. Qui consiste à retracer la genèse de la morale à rapporter toute chose, et toute origine de quelque valeur, à des valeurs, mais aussi rapporter ces valeurs à quelque chose qui soit comme leur origine et qui décide de leur valeur. Nietzsche alors que le premier livre consistera à montrer la responsabilité des prêtres dans ce renversement complet des valeurs qui consiste à disqualifier tout ce qui constituait le bien de la morale des maîtres et il peut alors dire « tout ce qui demande une action vigoureuse, libre et allègre pour exalter la faiblesse des souffrants et en faire le bien de la nouvelle morale »[15].

Nous venons de voir que même si chacun des auteurs sus cités donnent une origine précise au mal, il demeure que tous s’accordent qu’il existe ; c’est pourquoi il est à combattre.

III- LE MAL EST A COMBATTRE ET NON A COMPRENDRE

1- Le mal est une réalité existentielle

Ce n’est ni un mythe, ni une illusion ou encore un bien parce que venant de Dieu c’est une réalité. Et nous pouvons nous en rendre compte face à certaines atrocités qui ne nous laissent pas indifférent. Qu’on Soit noir, blanc, rouge, ou citoyen de n’importe quelle société. C’est le cas des génocides, des guerres, des épidémies et toutes les autres maladies dévastatrices. Dans ce cas, «demander des comptes à dieu, ou dissoudre la réalité du mal permet de se tenir à distance du mal, de le considérer comme quelque chose qui nous concerne mais qui reste néanmoins extérieur à nous. Poser le mal au sein même de la nature humaine, le penser comme une figure de l’inhumain dans l’humanité, c’est au contraire admettre la proximité du mal et reconnaitre qu’il constitue un problème incontournable, qui concerne tous les êtres humains sans exception»[16]. Il ne suffit donc pas de reconnaitre le caractère aporétique du mal, il faut aussi mesurer sa radicalité.

2- L e mal : entrave à l’exercice de la morale

Lorsque nous voulons à tout prix justifier le mal et le relativiser d’un individu à un autre ; d’une société à une autre, nous courons le risque de tomber dans l’anarchie totale et une société sans normes. Ceci peut également nous amener à outrepasser les règles morales. Puisqu’on tombe dans une négation totale des valeurs. La moral devient relative tout comme le mal. Et ceci nous fait retomber dans l’état de nature que Spinoza définit comme l’état des hommes tels qu’ils étaient livrés à la spontanéité anarchique de leurs désirs parce que non encore intégrés à la pression de la loi. Et c’est davantage plus dangereux dans le mesure où tout devient bon. C’est une telle catastrophe, une telle aliénation de la dignité humaine qui devrait amener les hommes à se rendre compte de la menace que représente le mal et trouver les voies et moyens pour y remédier.

3- Il revient à l’homme d’agir contre le mal

La première chose consiste pour l’homme à accepter le mal comme quelque chose d’inhérent en lui. Et non plus comme une fatalité. Bien plus, il est question de reconsidérer la vision antique de l’homme comme totalité, valeur absolue, suprême et non plus comme un moyen pour arriver à des fins utilitariste voire égoïstiques. Et seule l’obéissance à la loi morale peut nous aider à réaliser ce projet. Nous devons donc faire nôtre cette maxime de Kant de l’humanité comme fin « agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans celle d’autrui, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme moyen»[17].

CONCLUSION

La question de l’origine du mal est ce qui nous a préoccupé tout au long de notre analyse. Nous avons vu que celle-ci reste très complexe et ambiguë. En raison de la divergence des vues des auteurs. Seulement même si chacun d’eux donne une origine au mal, il reste que tous s’accordent sur son effectivité et le fait qu’il représente un obstacle pour la pratique de la morale. C’est ce qui nous amène à penser qu’il est du ressort de l’homme de le combattre, car il (le mal) n’est pas extérieur à lui, il lui est inhérent. Et réaliser un tel projet revient à mettre de côté nos intérêts égoïstiques en considérant l’homme comme une valeur, une fin en soi et non comme un moyen, un prétexte pour atteindre nos fins.

BIBLIOGRAPHIE

Spinoza (Baruch), Traité politique, Paris, éd. Gallimard, 1677.

Crignon (Claire), Le Mal, Paris, Flammarion, 2000.

Kant (Emmanuel), Fondements de la Métaphysique des mœurs, Paris, éd. bordas, 1988.

Sartre (Jean Paul), L’Existentialisme est un Humanisme, Paris, éd. Gallimard, 1985.



[1] Claire Crignon, Le mal, Paris, Flammarion, 2000, p. 49.

[2] Op.cit, p. 50.

[3] Idem.

[4] Claire Crignon, Op.cit, p. 52.

[5] Ibid.

[6] Op.cit, p. 58.

[7] Op. cit, p. 58.

[8] Op.cit, p. 57.

[9] Ibid.

[10] Claire Crignon, Le mal, p. 60.

[11] Ibid.

[12] Op.cit, p. 66.

[13] Idem.

[14] Sartre, J.P, L’existentialisme est un humanisme, Paris, Gallimard, 1985, p. 22.

[15] Voire Crignon, op.cit, p. 73.

[16] Op.cit, p. 25.

[17] Kant E, Fondements de la métaphysique des mœurs, Paris, Bordas, 1988.

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